L'affaire Ringier/Borer, un cas symptomatique de cette dérive bien
que ce ne soit pas le premier, préoccupe le Conseil de la presse.
Il se saisira lui-même de l'affaire si aucune plainte ne lui
parvient.
Un glissement du «style français» au «style anglais» dans
l'approche des médias a été évoquée. Les médias suisses sont-ils en
train de s'engager dans cette dernière voie? Le Conseil de la
presse se dit inquiet par l'évolution de la pratique.
Le «style français» veut qu'on en sache beaucoup sur la vie privée
d'une personnalité, mais qu'on écrive peu à ce propos. Le président
du Conseil de la presse, Peter Studer, a mentionné le cas de
l'ancien président français François Mitterand et de sa fille
illégitime.
A l'inverse, le «style anglais» veut qu'on n'hésite pas à écrire
des masses, alors même qu'on ne sait pas grand chose. Le traitement
médiatique de la vie et de la mort de la Princesse Diana est un
exemple de cette pratique, selon M. Studer.
Le Conseil de la presse avance plusieurs causes possibles à ce
revirement: renforcement de la concurrence, banalisation de la
politique, tendance à la personnalisation et à la simplification
des thèses au détriment des victimes, baisse des exigences éthiques
et juridiques.
Le Conseil de la presse a publié 54 avis l'an dernier, dont 20 en
relation avec la protection de la personnalité. Il ne s'agissait
pas seulement de cas relatifs à la sphère privée, mais aussi à la
sphère intime (relations extraconjugales, préférences sexuelles,
santé, religion).
(sk/sda)
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