L'euro entrera dans la vie quotidienne dans un an

Depuis la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), première union douanière, puis en 1957 du Marché commun, les Européens ont fait un long chemin pour unir leurs destins monétaires. Et pour finalement partager cette unité de compte, ils n'ont pas ménagé leurs efforts.

Tout au long des années 1990, marquées par la récession et le chômage, ils ont accepté les sacrifices pour satisfaire aux critères draconiens fixés par le traité de Maastricht: hausses massives d'impôts pour assainir les finances publiques, taux d'intérêt pénalisants pour assurer la stabilité des monnaies.

Le 1er janvier 1999, les derniers sceptiques ont dû se rendre à l'évidence: l'Union économique et monétaire était née, sept ans après la signature du traité de Maastricht. L'arrivée, attendue au 1er janvier 2002, des pièces et des billets libellés en euros, fera enfin de la monnaie européenne une réalité pour les citoyens.

L'euro reste de loin le secteur dans lequel les Européens ont le mieux réussi leur unité. Le sommet de Nice de décembre a prouvé que dans le domaine politique l'avancée reste difficile. A l'ombre de l'euro, les Européens ont connu depuis deux ans une croissance solide, une baisse régulière du chômage et des prix relativement sages, malgré la flambée du pétrole. Mais la nouvelle monnaie n'a pas eu l'heur de séduire les populations riches du nord de l'Europe. Les Danois l'ont une nouvelle fois rejetée lors d'un référendum à l'automne dernier. Les Suédois continuent majoritairement de la snober, selon les sondages, et les Britanniques renâclent à la rejoindre.

Ses tribulations sur les marchés de changes, où les attaques en règle des opérateurs lui ont fait perdre jusqu'à 30 % de sa valeur, ont pu lui aliéner des sympathies. Mais l'euro accueille au 1er janvier 2001 un nouveau venu, la Grèce. Désormais, forte de 12 membres, avec 304 millions d'habitants, la zone euro se proclame puissante, au même titre que les Etats-Unis. En cette fin d'année, l'euro a fini par connaître une heureuse remontée. Elle tombe à point nommé, au moment où les gouvernements lancent des campagnes publicitaires massives pour le populariser, avant l'introduction des pièces et des billets.

(news.ch)